Country: Chad
Closing date: 15 Oct 2018
Evaluation à mi-parcours du projet « Renforcement de la résilience et amélioration de la sécurité alimentaire des déplacés et populations hôtes dans les Monts de Lam, Tchad »
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le Secours Islamique France
Fondé en 1991, le Secours Islamique France (SIF) est une ONG de solidarité internationale agissant dans les domaines de l’assistance humanitaire et de l’aide au développement, en France et dans le monde. Nous intervenons là où les besoins humanitaires et sociaux l’exigent par la mobilisation de secours d’urgence, la mise en place de programmes de développement et d’actions de plaidoyer. A l’international, le SIF intervient sur trois thématiques principales : l’eau et l’assainissement, la sécurité alimentaire et l’enfance. En France, nous agissons dans les domaines de la lutte contre la précarité et l’exclusion.
Le SIF c’est 25 ans d’actions sur le terrain, guidées par les valeurs de l’islam, de solidarité et de respect de la dignité humaine, et par les principes humanitaires de neutralité, d’indépendance et d’impartialité. Chacun de ces principes garantit aux populations une aide, dans le respect de la diversité culturelle, religieuse, sociale.
Le SIF c’est 16 missions opérationnelles en France, en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient, en Afrique et en Haïti, plus de 350 salariés dans le monde, 600 bénévoles investis, plus de 20 millions d’euros de projets pour à venir en aide aux plus démunis chaque année.
Le SIF est connu et reconnu par ses pairs et travaille en collaboration avec des plates formes associatives françaises et internationales et des partenariats institutionnels et opérationnels comme le Ministère des Affaires Etrangères Français, l’Unicef, etc. Le SIF est agréé par le Comité de la Charte du Don en Confiance depuis 2011 et fait contrôler et certifier ses comptes.
Contexte du projet
Depuis plusieurs années, le Tchad est touché par une crise sécuritaire, politique, alimentaire et humanitaire sans précédent. Selon le bureau pour la coordination des Affaires Humanitaires coordination des Nations Unies - OCHA, quatre crises majeures affectent directement 3,9 millions de personnes au Tchad en 2018. Plus de la moitié d’entre elles, soit 2,3 millions de personnes dont 51% de femmes ont besoin d’une assistance humanitaire dans plusieurs secteurs. Plus de 3,4 millions de personnes sont affectées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition, dont 663 000 en insécurité alimentaire sévère. Les mouvements de population, les épidémies et les catastrophes naturelles sont interconnectées et affectent souvent les mêmes populations de façon combinée, contribuant à exacerber les besoins humanitaires. Ces facteurs amplifient les vulnérabilités existantes dans un contexte de pauvreté et de sous- développement.
Près de 650 000 personnes sont directement affectées par les mouvements de population incluant les réfugiés, retournés et personnes déplacés internes (PDI) dont 55% de femmes et 60% d’enfants de moins de 18 ans. Ces mouvements de population sont liés aux conflits dans les pays voisins – Soudan, République Centrafricaine (RCA), Nigéria – et aux opérations militaires au Tchad dans la région du Lac. Les personnes déplacées vivent dans des camps, sites ou parmi des communautés hôtes qui sont estimées à 638 000 personnes ayant également besoin d’une assistance humanitaire.
Au Tchad depuis 2008, le Secours Islamique France mène actuellement des actions en Eau-Hygiène-Assainissement et en Sécurité Alimentaire dans le Sud du pays. Afin de sortir de l’assistance alimentaire qui dure depuis 2014 et ne permet pas aux populations d’êtres autonomes, le SIF a initié en 2017 un projet de « Renforcement de la résilience et amélioration de la sécurité alimentaire des déplacés et populations hôtes dans les Monts de Lam », qui a pour objectif de renforcer la sécurité alimentaire des ménages vulnérables déplacés ou hôtes dans le département des Monts de Lam par la restauration des moyens d'existence. Il est mis en œuvre par le SIF et cofinancé par le SIF et le Centre de Crise et de Soutien du Ministère des Affaires Etrangères Français.
Le projet se propose d’améliorer la sécurité alimentaire et d’accroître la résilience des ménages vulnérables de déplacés et des communautés d’accueil à travers le renforcement des moyens d’existence et l’amélioration de l’accès aux ressources alimentaires par leur production propre.
Au total, 550 ménages retournés et populations hôtes bénéficient du projet qui est réparti sur 10 villages des Monts de Lam, situés autour des sites de retournés de la RCA de Baibokoum, Mbitoye et Bessao ont été ciblés. Les activités proposées par le projet sont réparties en deux packs afin de prendre en compte les ménages très vulnérables d’une part (250 ménages bénéficiaires), et ceux qui sont capables de cultiver d’autre part (300 ménages bénéficiaires). 38% des bénéficiaires sont des retournés et 62% des populations hôtes.
Le but final de ce projet est d’amener les ménages à s’autonomiser de l’aide alimentaire et de leur fournir les moyens de développer leurs sources de revenus et d’alimentation.
Objectif global : Contribuer à réduire la vulnérabilité des populations affectées à travers le renforcement de la résilience communautaire et institutionnelle pour mieux répondre et résister aux chocs récurrents (Objectif Stratégique 2 du HRP).
Objectif spécifique : Renforcer la sécurité alimentaire des ménages vulnérables déplacés ou hôtes dans le département des Monts de Lam par la restauration des moyens d'existence.
Résultats attendus :
- Résultat 1– Les ménages bénéficient d'un transfert monétaire afin d’avoir accès à des ressources alimentaires de base.
Principales activités : constitution et formation de comités villageois, transferts monétaires, potagers de cases.
- Résultat 2– Les ménages accèdent à une nourriture suffisante et diversifiée issue de leur production propre grâce à une augmentation quantitative et qualitative des productions agricoles vivrières et maraîchères.
Principales activités : distribution de semences et d’outils, formations en techniques agricoles (pluviales et maraichères), distribution de petits ruminants, formation à l’embouche.
- Résultat 3– Les ménages diversifient leurs sources de revenus grâce aux activités génératrices de revenus (AGR) et de transformation des produits agro-sylvo-pastoraux.
Principales activités : formations techniques et gestion d’AGR, dotations de démarrage pour les AGR.
- Résultat 4– Les capacités des organisations paysannes sont renforcées dans la gestion de leurs activités agro-pastorales et dans la commercialisation de leurs produits.
Principales activités : formation d’unions de groupements et d’une coopérative, organisation de foires agro-pastorales.
- Résultat 5– La pénibilité des tâches effectuées par les femmes et les personnes les plus vulnérables est réduite grâce à une dotation en petits équipements pour la corvée d’eau, de bois et transports divers.
Principales activités : Distribution de kits et formation d’artisans réparateurs.
Le projet est prévu du 1er nombre 2017 au 31 décembre 2019, et il est prévu une évaluation à mi-parcours. Les présents termes de référence sont élaborés dans ce contexte et sur la base des documents du projet.
II. OBJECTIFS DE L’EVALUATION
La présente évaluation a pour objectif de faire le bilan de l’exécution à mi-parcours du projet afin de fournir au SIF des informations d’appréciation des réalisations du projet, de tirer des enseignements et de capitaliser sur les bonnes pratiques ainsi que des recommandations pour l’orientation à prendre pour l’atteinte des résultats attendus et la pérennisation des acquis du projet.
De façon spécifique, il s’agira de :
D’apprécier la pertinence initiale et actuelle des objectifs du projet et de proposer des adaptations si nécessaire ;
D’évaluer les résultats atteints et les activités mises en œuvre par rapport aux objectifs fixés dans les documents du projet ;
De capitaliser sur les acquis du projet lors de la première phase afin d’en amplifier les effets positifs ;
De formuler des recommandations et des propositions opérationnelles concrètes en vue de corriger d’éventuels problèmes et dysfonctionnements mis en évidence par l’évaluation au niveau de la pertinence, l’efficacité, l’efficience, la durabilité et l’impact du projet.
L’évaluation devra analyser le projet à la lumière des critères suivants :
La pertinence et la cohérence :
Les objectifs de l’action correspondent-ils aux besoins et priorités sectoriel du pays, aux politiques des partenaires et bailleurs de fonds ?
Le ciblage des bénéficiaires a-t-il été compris et est-il pertinent par rapport à la population de la zone ?
Dans quelle mesure le projet répond aux besoins de bénéficiaires directs et indirects ?
Quels sont les changements visibles apportés par le projet pour les bénéficiaires ?
Les différentes activités mises en œuvre sont-elles pertinentes par rapport :
o Au contexte et à la situation en sécurité alimentaire et économique dans le pays et plus particulièrement dans les Monts de Lam ?
o Au cadre institutionnel (politique étatique, implication des services décentralisés de l’Etat et cohérence avec leur mandat) ?
o Aux capacités, ressources et mécanismes d’adaptation déjà existants des populations ciblées par le projet ?
Le projet a-t-il atteint ou est-il en phase d’atteindre ses résultats et si non, pour quelles raisons ?
Les moyens et outils mobilisés sont-ils pertinents pour concourir à la réalisation des objectifs ?
L’efficacité et efficience :
Quel est le degré de réalisation des objectifs de l’action (niveau de réalisations des activités et d’atteinte des objectifs) ?
Les systèmes de suivi-évaluation et de gestion utilisés ont-ils contribué à l'efficacité du projet ? Pourquoi et comment ? Est-ce que les effets du projet sont évalués, et permettent des ajustements si nécessaire ?
Les ressources humaines du projet sont-elles adaptées et réparties au mieux pour la meilleure efficacité et efficience des activités ?
Les différentes activités mises en œuvre sont-elles cohérentes vis-à-vis des objectifs du projet ? Sont-elles efficientes vis-à-vis des moyens alloués ?
Quelles sont les principales leçons apprises de la première phase du projet ?
Est-ce que la méthodologie d’intervention proposée dans le cadre du projet permet d’atteindre les résultats attendus au meilleur coût ? Evaluer le coût-efficacité des interventions de projet /par rapport aux résultats atteints.
La durabilité et l’impact :
Les résultats et impacts obtenus sont-ils de nature à se maintenir, voire à s’amplifier, dans le temps ? Et si oui, à quelles conditions ?
Quels est le niveau d’implication et d’appropriation des bénéficiaires dans le projet ?
Les actions mises en œuvre sont-elles durables d’un point de vue : socioculturel, genre et viabilité environnementale ?
Quels sont les effets à long terme, positifs et négatifs, primaires et secondaires, induits par cette action, directement ou non ? Présenter l'impact de ce projet en se fondant sur une analyse systématique des résultats quantitatifs et qualitatifs atteints.
Quels sont les changements significatifs que le projet a apportés/introduits dans les vies des bénéficiaires ? Évaluer les progrès vers l'impact réel du projet.
Quels sont les facteurs majeurs contribuant ou entravant la durabilité ?
Évaluer dans quelle mesure et comment le projet prend en compte la redevabilité envers les bénéficiaires.
Aspects sur lesquels des recommandations sont attendues :
Sur l’amélioration (pertinence, efficacité et efficience) des activités mises en place pour pouvoir adapter au mieux les activités du projet à ses objectifs pour la prochaine année.
Pour de futures actions du SIF dans les domaines de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence.
III. METHODOLOGIE TRAVAIL
L’évaluation doit être participative. Pour ce faire, l’évaluateur devra adopter une méthodologie facilitant la participation active de tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du projet. Nous recommandons le recours à des techniques de diagnostic participatif (observation directe, focus group, etc.) qui permettront non seulement de quantifier les résultats et objectifs de l’action, mais aussi de capter la perception et les appréciations des différents acteurs de la conduite de l’action.
L’organisation de travail souhaité pour la réalisation de la mission d’évaluation du projet repose sur les phases suivantes :
I.Phase préparatoire :
Une revue bibliographique y compris documentation du projet (proposition, cadre logique, budget, plan de travail, rapports internes), revue des documents stratégiques produits par les autorités tchadiennes et autres parties prenantes (ex : Agences onusiennes, bailleurs des fonds, etc.), revue des évaluations similaires réalisées au Tchad ou dans l’Afrique Sub-saharienne ;
Réunion de cadrage avec l’équipe SIF
Proposition détaillée de la méthodologie de travail et d’outils de collecte des données
La phase terrain, sera seulement réalisée après la validation de la méthodologie et d’outils de travail
II.Phase terrain :
o La visite des activités et observation des réalisations du projet ;
o La réalisation d’entretiens avec les principales parties prenantes du projet (bénéficiaires, OSC, services techniques, autorités, équipe SIF) ;
o Collecte de toute autre information jugée nécessaire par le consultant
III.Restitution et reporting :
Analyse de données
Des réunions de restitution auprès du SIF et du bailleur du projet des conclusions clés de l’évaluation
Soumission d’un rapport préliminaire
Soumission d’un rapport définitif
IV. MODALITES ET MISE EN ŒUVRE DE L’EVALUATION
a.Calendrier de la mission
La mission d’évaluation débutera idéalement à partir de la semaine du 22 octobre 2018 pour une durée de trois semaines maximum et devra prévoir :
Revue documentaire
Réunion de cadrage, élaboration de la méthodologie détaillée et outils de collecte des données
Validation des outils
Visites terrain et collecte des données
Analyse des données
Atelier de restitution
Elaboration du rapport (draft et version finale avec les commentaires intégrés)
b.Compétences requises
Le consultant sera un(e) expert(e) national(e) ou international(e) dans le domaine de la résilience et du redressement économique et disposant d’une expérience solide dans la conduite d’évaluations de projets. Il ou elle devra répondre aux critères suivants :
Diplôme d’études universitaires supérieures (Bac+5) en Sciences sociales ou politiques ou économiques, agronomie, ou tout autre domaine pertinent ;
Expérience significative d’au moins 5 ans en région subsaharienne, une expérience précédente au Tchad sera un atout ;
Connaissances solides en agroéconomie ou expertise technique dans les domaines de la sécurité alimentaire et de relance économique (multisectoriel).
c.Livrables attendus
Rapport initial (méthodologie de travail et outils de collecte de données)
Présentation Powerpoint (restitution des résultats)
Rapport préliminaire
Rapport définitif succinct et concis d’une trentaine de pages maximum (hors annexes) qui comprendra les éléments suivants :
o Un résumé exécutif (2 à 3 pages maximum) ;
o Un rapport principal reprenant :
Le contexte,
Les objectifs et la méthodologie détaillée de l’évaluation
Les résultats détaillés de l’évaluation en fonction des questions évaluatives fournies dans ces TdR
Les perspectives et les recommandations spécifiques émises par le consultant,
Des annexes qui reprendront le réalisé de la mission, les différentes visites effectuées et des comptes rendus succincts des rencontres avec les différentes partie-prenante, outils de collecte de données utilisées, etc.
Toutes données collectées lors d’évaluation doivent être soumis au SIF sous-format électronique (CR des rencontres, base de données, etc.).
d.Modalités pratiques
Lieu de la mission : La mission se déroulera au Tchad sur les lieux suivants :
N’Djaména : au siège de la coordination de la mission SIF Tchad ;
Département des Monts de Lam : 10 villages d’intervention autour de Mbitoye, Baibokoum et Bessao.
Moyens logistiques : Le consultant prendra à ses propres frais ses déplacements internationaux et les frais de visa cas échéant. Les frais d’assurance seront aussi à la charge du consultant. Il fournira également le matériel informatique nécessaire à l’exécution de sa prestation. Les frais de perdiem pendant le déplacement sur le terrain doit être inclus dans la proposition financière. Le SIF prend en charge le déplacement au niveau national et l’hébergement du consultant lors de son déplacement.
e.Modalités financières et de réponse
Les candidats sont priés d’introduire leur dossier reprenant les éléments suivants en langue française :
- Une proposition technique qui comprend :
o Une note de compréhension des TdR et de présentation de la méthodologie utilisée : Les propositions techniques doivent inclure les questions d'évaluation clés, budget et le calendrier (tableau chronologique) proposé pour le processus d'évaluation ainsi que la manière dont les bénéficiaires seront impliqués. (5 pages max.)
o Le CV détaillé de la personne proposée pour réaliser l’évaluation, comprenant au moins 3 références professionnelles et mettant en lumière les expériences similaires de l’évaluateur et les évaluations déjà réalisées (des exemples de rapports d’évaluations similaires menées seraient appréciés) ;
- Une proposition financière comportant le budget global (Hors Taxe et Toutes Taxes Comprises) en FCFA, signée par le candidat. Elle devra comprendre l’ensemble des coûts liés à sa prestation : les honoraires du consultant, le per diem, les visas et les frais de transport international s’il y a lieu. Les modalités financières seront précisées lors de la signature du contrat.
How to apply:
Les propositions techniques seront évaluées sur la base de leur conformité aux termes de référence, à l’aide des critères d’évaluation suivants :
Correspondance entre l’offre et la demande (critère d’exclusion)
Compréhension des TDR et méthodologie proposée
Qualification, expérience
Proposition financière
Les offres devront être envoyées au SIF, au plus tard le 15/10/2018 à 12h (heure française) par email à l’adresse suivante : coordoprogtchad@secours-islamique.org .